Par Thertia Kabedi
L’arrêt RA 301 du 13 Mars 2024 rendu par le conseil d’État dans sa section du contentieux, siégeant en matière d’annulation en premier et dernier ressort dont la copie a été régulièrement signifiée au secrétaire général de la 31e CPC, ainsi qu’à Madame la ministre de la justice, reconnaît Mgr Dieudonné MBAYA TSHIAKANY TSHIABANTU comme représentant légal de la 31e CPC.
Sur base de cet arrêt, le tribunal de grandes instances de Mbujimayi a lancé l’itératif commandement au pasteur Tibert Tshibemba Tshimpaka depuis le 4 juillet 2024 lui demandant de libérer le bureau de la communauté dans les 48h de sa signification. En cas de refus, il sera contraint par toutes voies d’exécution forcées tant civiles et pénales y relatives à sa charge.
En réaction, lors d’une conférence de presse le vendredi 20 juillet 2024, le pasteur Tibert Tshibemba, a exprimé son indignation face à l’absence de témoignages et à la situation judiciaire actuelle. Il a rappelé que le camp contestataire prétend diriger l’église depuis 1995, une affirmation qu’il conteste vigoureusement. Pour étayer ses propos, il a présenté un document officiel régissant les activités de l’église.
L’homme de Dieu a également souligné que la 31ème Communauté Presbytérienne du Congo n’est pas une église d’État, mais une association sans but lucratif, avec une structure organisationnelle clairement définie. Il a précisé que, dans le cadre de l’église presbytérienne, il n’existe pas de seigneur ou d’archevêque, mais plutôt des dirigeants désignés comme pasteurs, diacres…
Selon Pasteur Tshimbemba, “ Mgr MBAYA TSHIAKANY-TSHIABANTU, a été exclu de l’église depuis 2001 et a créé son propre église, l’Autonomie en Christ, et n’a pas qualité d’engager la communauté.”
Il se demande alors pourquoi quelqu’un qui est déjà parti tente de revenir qu’il a déjà choisi une autre voie.
Le pasteur a également dénoncé des actes qu’il qualifie de rébellion, en faisant référence à des tentatives d’intrusion dans les locaux de l’église. « Il n’est pas venu à l’église, mais il va casser les portes pour y entrer. Ça ne se fait pas ainsi », a-t-il affirmé, ajoutant que le Conseil d’État ne devrait pas intervenir dans des affaires internes sans accord préalable.
D’après lui, un récent arrêté du ministre de la Justice s’appuie sur les déclarations de l’assemblée générale de l’église, tandis qu’une décision du tribunal de paix de Kananga a annulé l’assemblée élective contestée par le camp adverse. Selon Tshibemba, cela ne fait que renforcer sa légitimité à diriger les six provinces sous sa responsabilité, avec pour objectif de « d’évangéliser, d’enseigner et non de se disputer ».
La crise au sein de la 31ème CPC met en lumière des problématiques de gouvernance, d’autorité et de légitimité au sein des églises, soulevant des interrogations sur l’avenir de cette communauté. Les fidèles, quant à eux, espèrent une résolution pacifique de ce conflit qui dure depuis trop longtemps.
L’église, qui a pour mission d’apporter la paix et l’amour, se trouve aujourd’hui à un carrefour décisif. Les prochaines semaines seront cruciales pour déterminer l’avenir de la 31ème CPC au Kasaï Oriental et la voie que choisiront ses membres.