Par Thertia Kabedi
Face à l’escalade d’occupations illicites et de constructions anarchiques sur le site de l’École Secondaire Générale et Technique de la Kanshi (ESGTK), le Gouverneur du Kasaï Oriental vient de prendre un arrêté provincial musclé pour rétablir l’ordre et protéger l’éducation dans la province.
Dans l’Arrêté Provincial N° 46/CAB/PROGOU/K.OR/MK.J/2025 du 17 avril 2025, le chef de l’exécutif provincial dénonce l’existence d’un réseau déterminé à défier l’autorité publique et à saboter délibérément les mesures prises antérieurement pour interdire tout lotissement ou construction dans les concessions de la Société Minière de Bakwanga (MIBA), notamment sur le site communément appelé « Site Mintembela », en plein cœur de la commune de la Kanshi à Mbujimayi.
L’arrêté déplore un « climat d’anarchie, de terreur et d’insécurité notoire » dans l’enceinte de l’ESGTK, provoqué par des constructions sauvages menaçant non seulement les infrastructures éducatives, mais aussi la sécurité du personnel, des élèves et de leurs familles. Pour le Gouverneur, cette situation met gravement en péril l’avenir de l’enseignement au Kasaï Oriental et risque de décourager tout investissement dans ce secteur vital.
Dans ce contexte, l’article 1er de l’arrêté stipule que tous les actes de lotissement, mesurages, bornages, ainsi que les titres ou occupations quelconques dans l’enceinte de l’ESGTK sont réputés nuls, pour cause de fraude, d’atteinte à l’ordre public et de violation du droit à l’éducation.
L’article 2 intime l’ordre à toutes les personnes impliquées dans ces occupations illicites – qu’elles soient physiques ou morales – de quitter immédiatement les lieux et d’enlever tout matériel de construction.
À défaut d’exécution volontaire, l’administration publique procédera à l’évacuation forcée et à la démolition de toutes les constructions anarchiques, comme le précise l’article 3.
La mise en œuvre de cet arrêté est confiée à plusieurs autorités civiles, judiciaires, sécuritaires et administratives : le Procureur Général près la Cour d’Appel, les ministres provinciaux en charge des Affaires foncières et de l’Éducation, la 21e Région Militaire, la Police Nationale Congolaise, l’Agence Nationale de Renseignements, le Maire de Mbujimayi, ainsi que les services techniques de l’urbanisme et des titres immobiliers.
Le Gouvernement Provincial justifie l’urgence de cette décision par la nécessité de restaurer l’autorité de l’État, de garantir la paix sociale et de préserver le droit fondamental à l’éducation des jeunes congolais, mis en péril par des pratiques mafieuses qui transforment les espaces scolaires en zones de non-droit.
Contacté par notre rédaction, un enseignant de l’ESGTK salue la décision du Gouverneur : « C’est un soulagement. Nous espérons que l’arrêté sera appliqué strictement, car depuis trop longtemps, les classes et cours sont perturbés par les travaux bruyants et les menaces que nous subissons. »